La Chronologie de l’art serbe
De l’iconographe aux lumières. La culture serbe du XVIIIe siècle est inextricablement liée à l’art religieux, symbole de l’identité religieuse. Les protagonistes les plus influents de cette époque sont liés à l’Eglise, et les mécènes aristocratiques de cette période sont les hauts hiérarques de l’Église orthodoxe serbe, avec autour d’eux la noblesse et la bourgeoisie aisée. Leur vision du monde et désir de renforcer l’identité nationale montrent la voie aux courants artistiques. Ainsi, l’art du XVIII siècle peut être perçu à travers les idées dominantes adoptées par les mécènes de la culture serbe : la migration du peuple serbe en 1690 vers le territoire de la monarchie d’Habsbourg a initié de grands changements et l’adoption de la culture baroque, se manifestant par la popularisation de la gravure, l’interdiction du travail des iconographes, ainsi que l’apparition des portraits et autoportraits.
Entre la foi et la nation. Certaines circonstances ont influencé l’art serbe du XIXème siècle, déterminées par la vie du peuple serbe sous la monarchie des Habsbourg et de l’Empire ottoman. C’est une période marquée par la lutte pour la libération, l’aspiration à l’unification du peuple serbe et la construction du pays autonome. La création artistique est façonnée par les expériences des auteurs formés dans les académies et écoles d’art européennes. En tant que reflet des circonstances historiques actuelles et des aspirations nationales du peuple serbe, l’art voit apparaître les thèmes et les figures de l’histoire médiévale, ainsi que des événements importants et des héros du passé récent et de l’époque contemporaine.
L’artiste et la bourgeoisie. Au cours du XIXe siècle, la nouvelle bourgeoisie serbe, européanisée et renforcée financièrement, est devenue le porteur des changements sociaux et le commanditaire des œuvres d’art. Le besoin de portraits augmente en raison du désir de cette nouvelle classe à souligner son statut social et sa représentation publique. En plus de la peinture de portraits, de nouveaux thèmes se développent dans l’art serbe : nature morte, paysage, nu et composition de genre. Les artistes ont adopté de nouvelles idées issues de la peinture européenne lors de leurs études dans les académies des beaux-arts à Vienne et à Munich.
De la tradition à la modernité. Au cours du XXe siècle, l’art serbe s’est développé dans un dialogue intense entre la modernité européenne et les particularités locales. L’art reflète activement l’image d’une société en changement, la critiquant souvent. Au début du XXe siècle, Vienne, Munich, Budapest et Prague sont supplantés par Paris en tant que centre principal et bastion des nouvelles générations d’artistes serbes, qui adoptent et explorent les idées de l’impressionnisme, de l’expressionnisme, du cubisme, des diverses tendances avant-gardistes, et le concept du retour à l’ordre et l’aspiration à l’expression abstraite.

Đorđe Krstić,
L’Allégorie de la Première et de la Deuxième Révolte Serbe, 1905

Konstantin Danil,
Roksanda Jagodić de Krnjača, 1825

Predrag Peđa Milosavljević,
Les toits de Paris, 1952

Đura Jakšić,
L’Empereur Dušan, 1857

Ljubica Cuca Sokić,
Autoportrait avec un foulard blanc, 1936-1939

Katarina Ivanović,
Nature morte avec un chardonneret, 1840

Peintre d’icônes inconnu,
L’Annonciation, deuxième moitié du XVIe siècle.

Teodor Kračun,
La Vierge de la Source Vivifiante, vers 1780