Le Plaisir : rituels et habitudes

L’histoire du plaisir est l’histoire du besoin humain d’une joie partagée, mais aussi de l’évolution sociale et de l’émancipation de l’individu. Même si les gens tentaient de se rassembler depuis toujours, le repos et les loisirs étaient différents et conditionnés par les coutumes du milieu, les rôles de genre et la position dans la hiérarchie sociale. Dans l’art serbe, ces modes de comportements s’aperçoivent sur de nombreuses scènes de genre. Les fêtes religieuses, familiales et personnelles, les noces et les anniversaires, ce sont les plus vieilles sortes de plaisir.

Dans l’histoire gastronomique de la culture européenne, y a-t-il quelque chose de plus important que le vin ? De l’Iliade et l’Odyssée jusqu’à la Bible, dans la poésie, la peinture, la musique, la cinématographie, le vin est toujours là. Comme un symbole indispensable des récits mythologiques et religieux, on l’aperçoit dès la table de Bacchus, dieu de la végétation, de la fertilité et des plaisirs, jusqu’au souvenir chrétien du sacrifice de Jésus-Christ. Dans la peinture, on voit souvent le vin dans les scènes de vendanges, où les doux arômes de la fermentation invoquent la sensualité, les plaisirs corporels et la séduction, mais aussi apparaît comme un détail des scènes des auberges traditionnelles où la consommation de vin évoque les vices et à l’alcoolisme.

On peut suivre les changements de l’habillement et l’évolution de la mode dans la société serbe à travers de nombreux portraits des XVIII^e, XIX^e et XX^e siècles. Les habits, le maquillage, les bijoux et les autres accessoires représentés, ainsi que la pose prise par le modèle, parlent du statut social de ceux que l’on peint, de leurs aspirations et vœux. Alors que certains mettent en relief leurs habits bourgeois, les autres mélangent le style de vêtements européen avec le fez, le symbole national. On suit les tendances de la mode de Vienne et de Paris.