Les refuges : l’homme et l’environnement
La maison est un espace de vie, de réunions de famille, un lieu de création et de préservation des souvenirs, la frontière entre le monde extérieur et intérieur, privé et public.
Le foyer, un espace traditionnel de rassemblement autour du feu, de la nourriture et de la chaleur, occupait pendant des siècles le lieu central dans la maison. Dans les temps modernes, ce point de rencontre commun de la classe supérieure devient le salon, où se déroulent à la fois des activités publiques et privées de la vie familiale. Au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le salon ou « grande salle » était la partie la plus représentative de la maison. Les précieuses possessions familiales, l’argenterie, la porcelaine, les icônes, les portraits familiaux et les œuvres d’art y étaient exposés. C’était un lieu de repas, de célébrations et de confirmation du statut social. C’est dans les années 1930 que la maison devient l’inspiration pour les artistes. En peinture serbe apparaît le mouvement de l’intimisme. Les intérieurs bourgeois deviennent des espaces de tranquillité où les figures sont laissées dans une atmosphère paisible et silencieuse.
La nature a toujours été la source de vie pour l’homme, et le paysage bien plus qu’une simple image encadrée. Dans l’art serbe, le paysage apparaît comme un arrière-plan de compositions religieuses et historiques, pour ne devenir un sujet à part qu’au XXe siècle. Sous l’influence des modernistes européens, les peintres serbes quittent leurs ateliers et commencent à peindre en plein air. Le travail dans la nature les encourage à éclaircir leur palette et à utiliser des coups de pinceau libres pour peindre rapidement des prompts changements. D’un point de vue narratif, le paysage est plus qu’une représentation du décor. Il s’agit de cadres de l’histoire personnelle, de visions de son propre pays, de représentations de changements sociaux et de déplacements forcés.
Au cours du XXe siècle, la modernisation et le progrès de la société serbe, ainsi que le développement industriel rapide ont souvent été célébrés dans l’art avec des représentations de chantiers de construction, d’usines et de chantiers navals. Ces scènes ont sans doute une signification différente aujourd’hui.
Les animaux ont souvent fait partie des sublimes représentations de la nature dans l’art, un sujet d’inspiration et d’admiration. Depuis les temps les plus anciens, les animaux ont été utilisés comme métaphores des caractéristiques et des émotions humaines. En même temps, la représentation des animaux dans la culture visuelle peut également refléter le besoin et la tentative de l’homme de comprendre la nature et de s’en rapprocher.

Beta Vukanović,
La slava, 1904

Jovan Bijelić,
Portrait de la famille Vojinović, 1938

Slavka Petrović Sredović,
L’ours polaire, 1956

Bogdan Šuput,
Du parc de Kamenica, 1939

Marko Čelebonović,
Figure dans un intérieur, 1934

Dimitrije Petrović,
Le Vésuve en flammes, 1870

Milenko Šerban,
Printemps sur la Fruška gora, 1933

Petar Dobrović,
Paysage avec la mer, 1927