Tabou : Le corps et l’esprit
Le corps a toujours été un sujet d’intérêt artistique. Les représentations de la nudité, au cours de leur longue histoire, ont servi à la fois d’exercices académiques pour l’étude de la figure humaine et du langage symbolique complexe. Jusqu’aux déviations artistiques modernistes, on a cherché pendant des siècles, à séparer le thème du nu de la sexualité terrestre, des allusions explicites des corps, à l’érotisme, mais aussi aux imperfections. Au début du XXe siècle, dans l’art serbe, les gens ont commencé à percevoir le principe moderniste de la « nudité libérée ».
Qui suis-je ? Qui sont les autres ? Que sommes-nous les uns pour les autres ? En quoi, pourquoi et comment nous différencions-nous ? La question de l’identité personnelle est aussi ancienne que l’humanité. Différentes cultures, habitudes et besoins ont déterminé ce que la société attend d’un individu.
À travers des modèles de comportement et de vie établis, des attentes, mais aussi des stéréotypes, ont été formés. Les groupes sociaux marginalisés comme les minorités nationales, les personnes en situation de handicap, les diversités liées à l’identité de genre, à l’âge ou à la classe sociale, ont souvent servi de prétextes à la pression et à la violence exercées par la communauté dominante. Les photographies des performances de MP_art, qui interrogent la relation entre l’individu et son environnement, dialoguent avec les portraits de l’art serbe des XIXe et XXe siècles.
Par quel sentiment décririez-vous l’Autoportrait de Novak Radonić ? Et par quel sentiment la sculpture Mélancolie ? Comment représenter l’invisible, comment donner forme à l’intouchable ?
Au fil des siècles, les représentations allégoriques de la tristesse, de la douleur, de la peur ou de la joie ont invité à réfléchir sur les émotions. De définitions médicales aux révoltes romantiques, l’art a visualisé le système émotionnel complexe de l’être humain. Il est également important de noter que différentes époques et cultures ont abordé les émotions humaines de manière variée. Lorsque nous regardons des œuvres d’art, réfléchissons-nous ou ressentons-nous ?
La mort. Cette certitude incertaine qui nous attend tous apparaît comme la fin inéluctable de la vie terrestre, indépendante de la richesse, du prestige social, du statut ou du pouvoir. Pourquoi ce phénomène naturel, qui suscite peur, angoisse et inquiétude, reste-t-il un thème éternel pour les artistes ? Dans l’art, la mort et la laideur sont souvent représentées comme les opposés de la vie et de la beauté. Pourtant, dans le christianisme, les représentations de la mort suggèrent l’idée optimiste du salut.

MP_art,
Ghetto mental, À l’intérieur du corps, 2004

Novak Radonjić,
Autoportrait, 1857-1858

Voja Trifunović,
Crâne, livre et lampe de sanctuaire, 1927

Josif Falta,
La Vieille Femme, 1892

Nikola Aleksić,
L’épouse de l’artiste au moment du décès (Marijeta Aleksić née Stankić), 1860-1870

Stevan Aleksić,
La femme nue, 1920

Petar Dobrović,
Le jeune homme dans le paysage du soir, 1922

Sava Sandić,
Mélancolie, 1977